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Bazarboy's diary
15 juin 2009

Alvaro Garcia Linera vous parle

La sublimissime émission de radio La bas si j'y suis nous propose une plongée fort tripative, en plein coeur de la révolution démocratique que vit la Bolivie ces derniers mois.

La situation, en fouillant un peu, vous vous en doutez, reste fort complexe, mais mais mais..... Depuis 2005 le vent semble avoir changer de cap (lui) et ce, depuis l'arrivée d'Evo Morales, (élu démocratiquement, ce qui dans ce genre de bled, ne va pas forcement de soit). Morales est à la tête du MAS (Mouvement pour le socialisme) qu'il décrit lui même comme n'étant "pas un parti politique, mais un instrument des mouvements sociaux".

Miam miam miam !!!

Dés leur arrivée au pouvoir, ils ont posé le tableau, en nationalisant la production des hydrocarbures (le pays était un gros exportateur).
Décision que personnellement j'aurai tendance à applaudir avec enthousiasme...

Je vous invite donc à vous rencarder un tant soir peu sur ce qui se passe par là bas, vue que ce qui se passe ici est fort déprimant et que je pense qu'un peu d'inspiration ne nous ferai pas de mal.

D'ailleurs, à la question, qui brûle bien des lèvres "mais que pouvons nous faire ?", et histoire de vous mettre un peu l'eau à la bouche, je vous propose la retranscription d'un extrait d'entretien entre Daniel Mermet et Alvaro Garcia Linera le vice président Bolivien :

D.M. : Toute dernière question. J'ai lu quelques part, je ne sais pas si c'est vous qui avez dit ça, ou Evo Morales, "Il est illusoire de rompre avec le capitalisme"

A.G.L. : De façon immédiate, rompre avec le capitalisme, nous, un petit pays de 10 millions d'habitants, c'est une folie. Le capitalisme est une structure universelle et son dépassement doit être universelle. Mais ce que l'on peut faire c'est de renforcer, les tendances "anti-capitaliste", "post-capitaliste", qui s'accumulent dans la société Bolivienne, et à mesure que l'on renforce ces tendances, on espère que d'autres pays et que d'autres régions dans le monde fassent de même.

D.M. : Mais tout ceci passe par le pouvoir, c'est dire que "pour changer le monde, prenez le pouvoir".

A.G.L. : Bien sur, moi je crois que la Bolivie a répondu à ce débat de cette fin de siècle. ce débat de "comment changer le monde". Certains disaient qu'ils fallaient changer le monde, sans prendre le pouvoir. Ce qui est intéressant dans cette vision, c'est qu'il faut agir dans tous les secteurs de la vie, dans tous les secteurs de la société, mais c'est une erreur de penser que cela peu se faire en laissant de coté l'état, parce que l'état en quelque sorte est un "moi collectif", l'état est aussi "société", d'une une certaine façon "concentré" et "condensé", et laisser ça aux mains d'autres pour se concentrer uniquement sur l'aspect social, c'est convertir, cette idée, cette volonté de changer le monde, dans une croyance personnelle, presque religieuse, pas très efficace.
La clef est de transformer le monde en transformant les relations quotidiennes de la vie, et en même temps prendre le pouvoir, en transformant la nature de classe de l'état. Moi je crois que les indigènes en Bolivie ont en partie répondus d'une certaine façon à cette revendication, du sous-Commandant Marcos.

D.M. : Toute la question est le contrôle démocratique de l'état

A.G.L. : Nous assumons et nous nous efforçons, dans la production d'un gouvernement de mouvements sociaux, cela semble contradictoire, c'est contradictoire, mais il faut vivre cette contradiction, parce que l'état est un monopole, le mouvement social est une démocratisation, il faut vivre cette contradiction en se battant quotidiennement pour que dans le monopole de décision qu'est l'état, il y est socialisation de la prise de décision, et du débat sur les décisions, cette contradiction ne va pas la dépasser, il faut la vivre tout le temps.

Comme tout cela est fort joliment dit. Merci Mr Alvaro

Ecouter les émissions

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