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Bazarboy's diary
30 décembre 2009

Aux imbéciles qui sont nés quelque part

J'ai regardé il y a peu LE tribunal des flagrants délires

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qui avaient pour inviter Jean Marie Le Pen.

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Dans LE (seul l'unique) bonus du dvd lorsqu'ils abordent le sujet "fallait il ne faillait il pas l'inviter ?"
Villers raconte en gros que :

villers


"La question de, l'inviter ou pas, faisait débat au sein de l'équipe.
Desproges était plus que partagé.
Alors on a soumis l'équipe au vote démocratique pour trancher.
En ce qui me concerne, je voulais l'inviter.
Pour me le payer...."


Il faut rappeler quelque chose d'important. Nous sommes alors en 1982, le coup du "détail de l'histoire" arrivera quelques années plus tard. Le Le Pen de cette époque n'est, médiatiquement parlant, pas le même qu'aujourd'hui.
Même si, pour Villers :

"il ne fallait tout de même pas se baisser bien bas pour se rendre rapidement compte de qui il était."

Facho un jour, facho toujours.

Et il est vrai que l'entendre réciter son discours nauséabond est assez pénible, mieux vaut avoir un sac plastique à porter de main.
D'un autre coté ça rend les saillies verbales de Villers encore plus délectables.
Et il y a de très beaux moments de radio.

Quand à Desproges, vers la fin de son réquisitoire (très drôle et pertinent, comme toujours) il en profite, pour imager son point de vue en récitant quelques phrases provenant de la chanson de

Georges Brassens "la ballade des gens qui  sont nés quelque part".


georges_brassens

J'ai relu le texte et franchement je vous propose d'en faire autant.
Quand c'est bon, pourquoi se priver

A relire  donc et à méditer certainement.



C'est vrai qu'ils sont plaisants tous ces petits villages
Tous ces bourgs, ces hameaux, ces lieux-dits, ces cités
Avec leurs châteaux forts, leurs églises, leurs plages
Ils n'ont qu'un seul point faible et c'est être habités
Et c'est être habités par des gens qui regardent
Le reste avec mépris du haut de leurs remparts
La race des chauvins, des porteurs de cocardes
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Maudits soient ces enfants de leur mère patrie
Empalés une fois pour toutes sur leur clocher
Qui vous montrent leurs tours leurs musées leur mairie
Vous font voir du pays natal jusqu'à loucher
Qu'ils sortent de Paris ou de Rome ou de Sète
Ou du diable vauvert ou bien de Zanzibar
Ou même de Montcuq il s'en flattent mazette
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Le sable dans lequel douillettes leurs autruches
Enfouissent la tête on trouve pas plus fin
Quand à l'air qu'ils emploient pour gonfler leurs baudruches
Leurs bulles de savon c'est du souffle divin
Et petit à petit les voilà qui se montent
Le cou jusqu'à penser que le crottin fait par
Leurs chevaux même en bois rend jaloux tout le monde
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

C'est pas un lieu commun celui de leur connaissance
Ils plaignent de tout cœur les petits malchanceux
Les petits maladroits qui n'eurent pas la présence
La présence d'esprit de voir le jour chez eux
Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

Mon dieu qu'il ferait bon sur la terre des hommes
Si on y rencontrait cette race incongrue
Cette race importune et qui partout foisonne
La race des gens du terroir des gens du cru
Que la vie serait belle en toutes circonstances
Si vous n'aviez tiré du néant tous ces jobards
Preuve peut-être bien de votre inexistence
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part
Les imbéciles heureux qui sont nés quelque part

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Commentaires
B
Je viens de relire le texte et c'est définitivement très très bon
A
mémoire indispensable, merci.
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