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Bazarboy's diary
21 octobre 2008

Compte rendu

Cet article fait référence à celui ci

Voici donc le témoignage, à chaud et sans fioriture de mon amie qui est allée soutenir Mariam lors de son procès le 8 octobre dernier.
Au vue du verdict, malheureusement, l'affaire est plutôt mal engagée.
On croise cependant les doigts.

Voici 12 jours j'ai accompagné Mariam, au tribunal d'instance, paris 3ème, pour son jugement.
Jugement pour quel délit exactement? Celui d'être une femme malienne vivant en France depuis 1999, celui d'être mère seule à élever ces deux enfants nés en France, celui d'avoir choisi ce merveilleux pays des droits de l'homme pour vivre.
Mariam est sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière depuis début juin, suite à sa demande de régularisation. Mariam vit en France sans papier, hors la loi.
Son procès a duré 10 minutes, 10 minutes de paroles incroyablement inhumaines proférées par cet homme "le représentant du ministère". Un homme qui fait son boulot de loufiat de la république raciste qui est aujourd'hui légalement la notre. Un homme qui juge qu'il n'est pas sûr et certain que Fatoumata
(La fille de Mariam) subisse le même sort que sa mère, l'excision si elles rentrent au Mali. Et que par conséquent, rien n'empêche leur retour à tous les trois au Mali. Mali que ni Fatoumata, ni son frère ne connaissent, Mali que Mariam a quitté pour se sortir de sa position de femme soumise, Mali où ils ne veulent pas vivre tout simplement.
Pendant ces trois heures passées sur les bancs du tribunal, j'ai écouté à m'en écorcher les oreilles, cet homme, représentant de mon pays, dire comment cet homme atteint d'un cancer peut aussi bien se faire soigner en Algérie; comment celui qui sort de 8 ans de squat et qui n'a pas suffisamment donner la preuve de sa présence en france va devoir repartir en Egypte, comment un autre qui, pourtant, employé cotisant et payant ses impôts, va devoir lui aussi, retourner dans son pays d'origine, où comment cette famille chinoise installée en France depuis 9ans, peut refaire leurs vies là bas......J'ai écouté cet homme qui a aucun moment n'a tourné la tête vers tous ceux à qui il dégommait la vie sans une hésitation. J'avais envie de hurler, mais on ne hurle pas dans un tribunal; j'avais envie de pleurer mais comment oser pleurer devant tant de dignité (hé, oui les amis tous ces gens broyés par l'absurdité de notre administration se tiennent droit, ne pleurent pas, sortent en silence quand le couperet tombe, tétanisés par tant d'inhumanité et d'injustice).
Hé oui, les amis deux fois par jour dans les tribunaux français, pays des droits de l'homme, de l'égalité et de la fraternité, des êtres humains s'entendent dire qu'ils peuvent rentrer "chez eux", loin, le plus loin possible de notre territoire.
Hé oui, les amis j'ai une nouvelle fois tellement honte d'être française de cette France là. Mon arrière grand père a renié son Allemagne de patrie en 38, il se pourrait bien que je suive son exemple....
Portez vous bien mes amis, mais gardez les yeux bien ouverts.



C'est sur qu'à entendre Hortefeux se congratuler du nombre de reconduites à la frontière, on en oublierait que ces chiffres ont une incidence désastreuse sur la vie d'êtres humains.
Il y a non assistance à personnes en danger, ni plus ni moins.

Malheureusement, ils ne sont que des pions sur l'échiquier européen.
Ils servent à satisfaire les bas instincts d'un électorat que profondement JE MEPRISE
Et de grâce, que l'on arrête de me faire chier avec cette histoire de "la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde", parce que CA N'A ABSOLUMENT AUCUN RAPPORT.

Je pourrai argumenter, je sais, on y gagnerai en pertinence.
J'y reviendrais peut être, mais présentement je ne me sens pas d'humeur....

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Commentaires
T
Cela fait toujours aussi mal.<br /> Mariam n'aura pas de papiers français, juste le droit de faire appel de cette décision dans un an. UN AN, 365 JOURS hors la loi... <br /> Liberté, égalité, fraternité / foutaise, hypocrisie, mensonge, voilà ce qui serait plus juste pour définir notre état
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