FAITES TOURNER !!!!
Lundi 30 mars: inauguration honteuse
au musée de l'immigration
Dégueulons sur leur gueuleton
Par prudence, jamais Brice Hortefeux
n'avait inauguré la Cité nationale de l'histoire de l'immigration. Pour éviter
que
leur politique soit publiquement
mise en cause, l'invitation à cette cérémonie a été très discrètement lancée
par les ministres
Christine Albanel, Éric Besson,
Xavier Darcos et Valérie Pécresse.
Nous, chômeurs, intermittents,
précaires, sans-papiers, étudiants, licenciés, enseignants-chercheurs,
salariés en tout genre, appelons
tous ceux qui savent que ni une grève générale bimestrielle
ni la dispersion catégorielle ne
nous feront rien gagner, à un
Rassemblement déterminé, ce lundi 30
mars à 10h,
293, avenue Daumesnil, 75012 Paris,
m° Porte Dorée
auberge espagnole, casseroles,
fumigènes, batucadas, tout est bon
Rendons la honte plus honteuse
encore en la livrant à la publicité.
Refusons leur politique, c'est la
xénophobie et la concurrence qu'il faut mettre au musée.
Ni exhibition sans frais, ni liberté
de parole pour les ministres et autres gouvernants.
La politique de l'"immigration
choisie" scinde l'immigration entre celle admise pour les besoins de
l'entreprise France et celle persécutée sous le joug de France police.
Regroupement familial ? Terminé. Carte de résident permettant 10 ans de séjour
? Terminée. Régularisations ? Par l'emploi, au compte-gouttes et aux
forceps. La chasse aux sans papiers continue. Les objectifs 2010 sont de
28 000 reconduites à la frontière et de 5 500 interpellations d’aidants (source
: Projet de Loi de Finances 2009). Chacun est appelé à participer à la
traque, banques et autres entreprises, personnels des institutions
sociales, tous sont instamment priés de pratiquer la délation. Et pour les
contrevenants : délit d’aide au séjour irrégulier. Mais comme on l'a fait
avec celui de GuyMôquet, pour occulter la barbarie de la politique actuellementmise
en oeuvre, on se sert du nom du sociologue Abdelmalek Sayad, dont les
analyses ont restitué à l'immigré/immigrant des dimensions toute
autres que celles autorisées par le prisme étroit du travail. Grèves de
travailleurs sans-papiers, solidarités de quartiers contre l'expulsion des
scolarisés, lutte pour la régularisation et révoltes des retenus des centres de
rétention forment autant de refus de cette politique, autant de refus
auxquels nous sommes attachés. Il n'est pas question que le sinistre Besson chargé
de mettre en oeuvre cette politique puisse se pavaner, même en privé.
Albanel finance les cathédrales,
bafoue les droits des salariés intermittents et voudrait, par la loi Hadopi,
qualifier de délit de vol les pratiques de gratuité en matière de circulation
des oeuvres. Elle défend l'excellence, dépourvu de droits, chacun serait
voué à quémander des subventions à diverses féodalités. On contrôle
systématiquement les activités d'un secteur laminé par les réformes de
l'Unedic qui excluent toujours plus d'ayant droits de l'indemnisation chômage.
Il n'y a pas de politique culturelle acceptable qui ne garantisse une
continuité de droits pour les salariés d'un secteur dont bien
des productions reposent sur l'intermittence. Il n'y a pas de politique
culturelle acceptable lorsque celle-ci s'acharne à entraver la culture
populaire et les pratiques indépendantes. Il n’y a pas de politique culturelle
acceptable lorsque la défense et l'extension de la propriété privée sont
au poste de commande. Il n'est pas question pour nous que cette incarnation
de la France versaillaise prolonge l'extermination des communards et les
obstacles au partage à coups de com et de lois de privatisation du bien
commun.
Darcos et Pécresse sont pour leur
part en charge des réformes de l'école. De la maternelle à l'université, de la
loi LRU au décret réformant le statut des enseignants-chercheurs, il
s'agit d'imposer partout une rationalité managériale fondée sur
l'évaluation administrative et comptable pour façonner une société de concurrence
par la réforme permanente. Il s'agit de parfaire la société entreprise,
l'organisation de l'exploitation et de la domination. Les luttes en cours à
l'université depuis deux mois refusent cette politique. Pécresse a été
accueillie comme il se doit par les grévistes de Strasbourg le 5 février
dernier ; face à la mobilisation, elle a dû annuler un "débat"
("À quand une université efficace ?", avec Bruno Julliard,
ex-pdg de l'UNEF) à l'ENA le 16mars, puis un autre, à l'invitation de
Libération, à Rennes le 21mars. Crise ou pas, nous ne payerons pas :
l'expertise dont ils se prévalent pour décider de nos vies n'a aucune
légitimité.
On nous voudrait terrorisés par
l'insécurité sociale et la criminalisation des luttes, on nous
voudrait atomisés par les exigences de la survie et le renoncement, avec
ou sans droit à pension de retraite, nous sommes et serons fidèles à la
maxime de nos aïeux : paix aux chaumières, guerre aux châteaux !
N'attendons pas le Premier mai,
rassemblons-nous
Partout où ils se croient libres,
bloquons-les !
Des chômeurs, des intermittents et
précaires coordonnés