Sortie prochaine d'un CD Live du Clash !!

L'idée est alléchante isn't it ?
Yes indeed !

Seulement voilà, ce live date d'octobre 82, c'est un de leurs concerts en 1ére partie des Who (pour leur 1ère tournée d'adieu...), dans un bon gros stade américain, avec plein de bon gros américains ne levant leurs derrières que pour les hits (rock the casbah, Should I stay......) Mais plus que tout, l'homme derrière la batterie, n'est pas Topper Headon, mais Terry Chimes et ça les ami(e)s, ça change tout, mais alors tout tout tout......

Terry est le 1er batteur officiel du clash. ils enregistrent ensemble, en 76, LE 1er disque sobrement intitulé . Enregistré en 3 week end, avec peu de moyen, il n'en reste pas moins un témoignage cinglant, de ce que c'était que d'être jeune en angleterre à cette époque.

Un son "fil de fer"
un braillard aux textes enflammés, en passe de devenir la voix d'une génération,
Des attaques de guitares aux sons tranchants (Les Paul jr)
le tout donnant un punk/rock énergique sans fioriture.

A noter la présence, en clôture d'album, d'une reprise d'un standard de reggae (il résonnait très fort pendant le carnaval de Notting Hill, à l'époque), je parle bien sur du fameux "Police and Thieves" de Junior Murvin et Lee Perry.

Sur l'album Terry frappe ce qu'il peut, ça fonctionne plutôt bien vu que ce n'est pas du jazz mais du punk rock. En novembre 76 il décide néanmoins de quitter le groupe s'étant mangé en pleine tête une bouteille de bière, pas fraiche, de trop....
Je vous passe les détails, du désarroi d'un groupe en devenir se retrouvant sans batteur, avec sous le bras un 1er album devant sortir début 77........
La légende veut (et on ne lui en veut pas) qu'ils aient auditionné 200 batteurs avant de retomber sur Topper Headon. J'ai bien dit "retomber", car leurs routes c'étaient déjà croiser lors d'une 1ére audition début 76, mais à l'époque Topper les avait juger trop mauvais. Mais au moment de leur nouvelle rencontre, le nom du groupe c'est répandu comme une trainée de poudre dans les rues grises et endormies d'angleterre, du coup il change d'avis et accepte d'intégrer la formation, en se disant, je le cite :

"mon objectif était de jouer avec eux un an, histoire de me faire un nom et me barrer pour faire mon propre projet".

Charmante pensée qui a le mérite d'être honnête et très claire.

Seulement voilà, la mayonnaise prend et le groupe quand à lui prend son envol vers le succès que l'on connait tous plus ou moins.
Après 2 albums simples (Give 'em enough rope 78, combat rock 82), un double (london calling 79) un triple (sandinista ! 80) et une tripotée de 45 T, après des centaines de concerts, dont certains ont atteint un degré d'intensité difficile à imaginer le cul vissé derrière son écran à lire mon blog, le bougre finira par se faire éjecter comme un mal propre en mai 82, comme le moindre des émigrés pensant trouver le pays des droits de l'homme, mais qui, pas de chance, se retrouve sous l'ère de l'homme à talonnette.....

La raison, la voilà, et elle est d'une banalité à pleurer, notre héros c'est peu à peu laisser bercer par le chant des sirènes de la défonce et pendant que Mr Joe scandait, hurlait, éructait même, des messages anti drogue pour que les djeun's ne tombe pas (trop) dedans, son batteur était devenu un adepte du "speedball" : Un mélange cocaïne/héroïne.
Un cocktail certainement détonant..... 

Les Clash n'avaient jamais été de très grands vendeurs, cependant l'album "Combat Rock" entre directement dans le top 10 américain, du coup les 45 T "Rock the Casbah" et "Should I stay" cassent la baraque... Chronologiquement parlant, pour que tout le monde suive bien, tout ça se passe APRÈS l'éjection de Topper. Alors quand il a vu sur MTV (qui venait de naitre) le clip de "rock the casbah" avec Terry Chimes à la batterie, il est passé du stade "sniffer de dope" au stade largement plus sévère du shoot par intraveineuse....
Pour le petite histoire, il faut savoir que le morceau "Rock the casbah" c'est Topper Headon qui l'a composé. Strummer s'est "contenté" d'écrire le texte, après avoir écouter, d'ailleurs, une K7 du groupe Lyonnais "carte de séjour", ce qui explique que Rachid Taha est enregistré une version arabisante "rock el casbah" sur son album "Tékitoi".

Avouer que tout ceci est bien triste. D'autant plus triste quand on y pense, que si en 76 Terry Chimes était resté le batteur du groupe jamais au grand jamais le groupe ne serait devenu ce qu'il est devenu par la suite, j'en suis persuadé à 2000 %.

Pourquoi ?

Voilà pourquoi :

Il y a ce dicton dans le merveilleux monde du rock'n roll qui dit (en gros) qu'un groupe ne pourra jamais dépasser les qualités de son batteur. Ce qui veut dire, en d'autres termes, que "si tu joues avec une quiche, ton groupe va swinguer comme une biscotte".
Suis je clair ?
Et voici l'énorme différence entre cet abruti congénital de Terry Chimes et Monseigneur Topper. Terry est tout au plus un batteur de rock. Sur des grooves et des tempos rock il a la moyenne, mais pour tout ce que demande un jeu plus subtil, comme pour du reggae (les clash en ont joué beaucoup), du funk ou du jazz, il faut une finesse et une précision qui n'est pas à la portée de tout le monde... Et là les ami(e)s nous tenons ce que Topper a, plus que tout le reste, apporté au clash, sa maitrise de l'instrument a permis au groupe d'explorer d'autres univers que celui étriquer du punk rock de base. Dés leur seconde collaboration vinylistique (London calling), le groupe flirt avec le jazz (jimmy jazz) le rock'n roll (brand new cadillac) le reggae (revolution rock, guns of Brixton) la pop sublimisime (lost in the supermarket) et que sais je encore (Hateful, rudie can't fail)..... Un an plus tard, place à sandinista ! triple album (mon préféré) ou ils vont bien plus loin encore dans l'exploration du grand n'importe quoi, en s'interessant au Hip Hop naissant (Mag 7) aux funk new yorkais (lightning strikes) à une sorte de valse hybride (rebel waltz) sans oublier le reggae (the equalizer, one more time) au jazz (look here, Broadway) et j'en passe et des meilleurs (something about england, version city, Corner Soul, Let's Go Crazy) Cette fois ci je vous laisse imaginer la réaction du punk à crête bourré à la bière tiède écoutant le nouvel album du quasi seule groupe punk encore en activité à l'époque......
Attention ! Le groupe, et en particulier Mick Jones, n'est pas innocent dans cette envie d'exploration débridée, mais la différence c'est qu'eux ne savaient pas jouer. C'est définitivement Topper qui les a épaulé, leur a donné la possibilité de le faire avec talent et donc permis d'accomplir en quelques sorte leur destin.


Le Cd est prévu pour le 6 octobre 2008.
Le son devrait être top, et croyez moi c'est rare.
En voici la tracklist

THE CLASH LIVE SHEA STADIUM 13 OCTOBRE 1982

London Calling
Police On My Back
The Guns Of Brixton
Tommy Gun
The Magnificent Seven
Rock the Casbah
Train In Vain
Career Opportunities
Spanish Bombs
Clampdown
English Civil War
Should I Stay or Should I Go?
I Fought the Law

A bien regarder la tracklist on ne peut pas s'empêcher de penser à une énième compilation....

Ahhhhhh sony music........

Comments

[Bazrboy]

From here to eternity à la base, ne devait pas être une compil de différents extraits de concerts. Au départ Sony voulait sortir uniquement le live à Boston (en 82 avec Terry Chimes...) Et c'est les Clash et surtout Mick Jones qui a insisté pour que Topper apparaisse sur l'album.
Je te raconta pas ma déception à l'époque quand j'ai vu que London calling, white man Mag7 (bordel de merde) allait passer entre les mains de Terry Chimes... Franchement le morecau clash city rockers m'a jamais vraiement interpelé, mais la version de FHTE est juste catastrophique.
Je pense que sony en a définitivement rien à foutre du cas Clash.
C'est d'autant plus triste qu'on serait tous prêt à dépenser la moitié de notre salaire pour quelques pépites clashienne.
Y sont vraiement trop con

[Hugo Spanky]

Yes, Topper était indispensable et re-yes Sony fait n'importe quoi. Alors qu'il reste le Rat Patrol From Fort Bragg à sortir avec ses multiples versions inédites, la B.O de Rude Boy qui elle aussi ne serait pas de trop, un coffret avec les concerts du Bonds et je ne cause même pas d'albums de Strummer tel que ce When Pigs Fly tombait aux oubliettes, et voilà que Sony fait paraitre un live dont on a rien à foutre (surtout sans les images, à l'ère du dvd, bravo).
Alors, oui, une énième version de Should I stay ou de Casbah va rappeler au petit monde rock l'étendue des dégâts depuis le split du last gang in town et remuer dans notre béante plaie un couteau qui nous torture déjà chaque fois qu'on essaye d'écouter un truc récent...
Ainsi vont les choses.
Hugo Spanky
myspace.com/ranxzevox

[Ihu]

Ca donne envie l'ami.